« Vivez donc,
Etre unique et extra-ordinaire.
Surprenez vous.
Foutez-vous la paix.
Montrez donc qui vous êtes,
Trouvez votre sourire,
Et soyez bon, soyez bon. »
Etre unique et extra-ordinaire.
Surprenez vous.
Foutez-vous la paix.
Montrez donc qui vous êtes,
Trouvez votre sourire,
Et soyez bon, soyez bon. »
De Vlad
A la question de Jacques Chancel : « Vous n’êtes pas de ces philosophes qui pensent que philosopher justement, c’est apprendre à mourir ? »,
Vladimir Jankelevitch répondait :
Vladimir Jankelevitch répondait :
» Ah non ! Absolument pas ! Tout d’abord, je crois avoir consacré beaucoup de temps à dire que le mot « apprendre » n’a ici aucun sens. On apprend une chose que l’on peut réitérer et que l’on fait de mieux en mieux. Un pianiste, par exemple, apprend à jouer la Sonate en si mineur de Liszt. Il la travaille, il la répète, c’est un apprentissage avec un progrès quotidien. Mais mourir, vous ne le faites qu’une fois, et la première fois est aussi la dernière. Alors ? Où est l’apprentissage ? »
On n’apprend pas à mourir, on ne s’y prépare pas non plus et cela quel que soit son âge car toute mort est une mort subite, même la mort d’un vieillard de 95 ans parce qu’il faut toujours un dernier accident pour qu’il meure, n’est-ce pas ? Il pourrait mourir le lendemain, il pourrait mourir l’année prochaine. Mort subie, mort subite, mort prématurée, en cela la mort dans un attentat terroriste ou sous une bombe ne se différencie d’aucune autre mort, une mort n’a jamais rien d’extraordinaire. On meurt toujours trop tôt et l’on ne meurt qu’une fois, bien sûr ; mais, ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est que nous ayons vécu, ne serait-ce qu’une fois. « Rien ne vaut une vie », « on ne vit qu’une fois », tout le monde sait cela ; et pourtant combien ce trésor est dilapidé : il y a tant d’hommes, de femmes et d’enfants sur la planète ! Et c’est encore au philosophe à rappeler l’évidence : ce qui est vraiment extraordinaire, c’est d’avoir vécu une fois. Une chose qui n’arrive qu’une fois dans toute l’éternité. Vous, moi, ce n’est pas personnel à moi. Chacun de nous est quelque chose d’extraordinaire qui ne vit, qui n’apparaît qu’une fois dans toute l’histoire du monde. Il n’y en a qu’un comme vous. Il n’y en a qu’un comme moi. Et il y a toute l’éternité. Et cela n’arrivera plus jamais. Comprenez-vous ce que signifient ces deux mots: « plus jamais, plus jamais ! »
On n’apprend pas à mourir, on ne s’y prépare pas non plus et cela quel que soit son âge car toute mort est une mort subite, même la mort d’un vieillard de 95 ans parce qu’il faut toujours un dernier accident pour qu’il meure, n’est-ce pas ? Il pourrait mourir le lendemain, il pourrait mourir l’année prochaine. Mort subie, mort subite, mort prématurée, en cela la mort dans un attentat terroriste ou sous une bombe ne se différencie d’aucune autre mort, une mort n’a jamais rien d’extraordinaire. On meurt toujours trop tôt et l’on ne meurt qu’une fois, bien sûr ; mais, ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est que nous ayons vécu, ne serait-ce qu’une fois. « Rien ne vaut une vie », « on ne vit qu’une fois », tout le monde sait cela ; et pourtant combien ce trésor est dilapidé : il y a tant d’hommes, de femmes et d’enfants sur la planète ! Et c’est encore au philosophe à rappeler l’évidence : ce qui est vraiment extraordinaire, c’est d’avoir vécu une fois. Une chose qui n’arrive qu’une fois dans toute l’éternité. Vous, moi, ce n’est pas personnel à moi. Chacun de nous est quelque chose d’extraordinaire qui ne vit, qui n’apparaît qu’une fois dans toute l’histoire du monde. Il n’y en a qu’un comme vous. Il n’y en a qu’un comme moi. Et il y a toute l’éternité. Et cela n’arrivera plus jamais. Comprenez-vous ce que signifient ces deux mots: « plus jamais, plus jamais ! »
( V. Jankelevitch, Qui suis-je ?
La manufacture 1986)
La manufacture 1986)