Il y a 20 ans, alors que je me baladais dans la rue avec une amie, j’étais agressée parce que juive. Les agresseurs, une bande de jeunes de confession musulmane, criaient : « Sur le coran, je vais la massacrer ». J’ai pris un coup et j’ai réussi à prendre la fuite.
J’ai aussi connu l’antisémitisme primaire avec des phrases du type « C’est connu : les juifs sont radins » dans la cour de récréation alors que j’étais scolarisée dans une école catholique.
Arrivée à l’université Panthéon Assas, j’ai entendu les chants hitlériens des Gudards, les croix gammées sur les tables…
Je ne stigmatise aucune religion, je donne les faits bruts. Nombreuses sont les anecdotes de ce type que je pourrais raconter, malheureusement.
20 ans plus tard, alors que je croyais cet antisémitisme gratuit disparu, nous devons faire face aux mêmes actes antisémites.
Beaucoup de juifs disent : « Ca passera », « Ca va se tasser », sûrement.
Après le 7 octobre, j’ai refusé de me taire et j’ai fondé l’association Actions Avocats @actions_avocats car je ne veux pas de ce monde pour mes enfants.
J’ai refusé de faire ce que disaient mes parents à l’époque : « Ne dis pas que tu es juive », « Range ta Maguen David ».
Puis, la réalité m’a rattrapée ; j’ai dit la même chose à mes propres enfants. C’est ça la réalité : nous avons peur pour nos enfants.
Pour eux, pour tous les enfants, pour nous, pour l’humanité, je dis hashtag stopantisemitisme hashtag ouialafraternite hashtag stopauxextremes
Réveillez vous ! Dites hashtag nonalantisemitisme hashtag nonalahaine
Je crois encore au vivre ensemble ; mais il faut avoir des partenaires pour qu’il puisse être une réalité.
Déborah Journo
Avocate
(Publication LinkedIn du 14 juillet 2024)