JE VIS
Tu as marché sous des cieux sans nuage
Sous des soleils de plomb
Où tes pieds s’enfonçaient dans le sable brûlant
Où ton cœur appelait la pluie et le vent
Pensant que cela apaiserait ta soif ;
Tu as marché sous des cieux de folie
Déchirés par les éclairs et le tonnerre
Où ton âme tremblait pour sa survie
Appelant le soleil et la paix des éléments
Pour conjurer la peur qui te tenait ;
Tu as marché dans des jardins
Pleins d’épines et de branches
Qui te griffaient et te faisaient trébucher
Espérant des sentiers élagués
D’où la douleur serait absente ;
Tu as marché sur des flancs escarpés
Où chaque pierre menaçait de te faire tomber
Où tu t’accrochais désespérément
Craignant la chute mortelle
Et la folie qui t’aurait enseveli.
Je t’ai croisé en sortant du désert,
Tu venais des tempêtes,
Je t’ai croisé en sortant des forêts,
Tu venais des montagnes,
Je t’ai croisé en sortant des tempêtes,
Tu venais du désert,
Je t’ai croisé en quittant les montagnes,
Tu sortais à peine des ravins.
Nous nous sommes pris la main
Nous avons marché ensemble
Nous soutenant mutuellement
Posant notre tête sur l’épaule de l’autre.
Nous avons croisé de nouvelles tempêtes,
De nouveaux déserts, de nouvelles guerres
Mais nos mains jointes ont éloigné
La douleur, la peur, la soif et la folie
Elles ont trouvé un chemin qui menait aux étoiles
Et nous l’avons emprunté ;
Le mal n’est jamais loin
Mais avec toi j’apprends.
J’apprends
A voir le soleil à travers les nuages,
A éteindre ma soif d’une goutte de rosée,
A écarter la douleur,
Et je vis.
Eve NAKACH, 30 mars 2010 (in » Coups de cœur)