Partir, c’est mourir un peu

 

Partir, c’est mourir un peu

 

Partir, c’est mourir un peu,

C’est mourir à ce qu’on aime :

On laisse un peu de soi-même

En toute heure et dans tout lieu.

C’est toujours le deuil d’un vœu,

Le dernier vers d’un poème ;

Partir, c’est mourir un peu. 

C’est mourir à ce qu’on aime.

Et l’on part, et c’est un jeu,

Et jusqu’à l’adieu suprême

C’est son âme que l’on sème,

Que l’on sème à chaque adieu…

Partir, c’est mourir un peu.

 

Edmond HARAUCOURT1 (1865-1941) in « Coups de coeur »

(Paru dans Seul en 1890, le « Rondel de l’adieu » a été mis en musique par Francesco Paolo Tosti en 1902.)


1. Edmond HARAUCOURT (né à Bourmont dans la Haute-Marne le 18 octobre 1856 et mort à Paris le 17 novembre 1941, est un poète et romancier français, également compositeur, parolier, journaliste, auteur dramatique et conservateur de musée. Il vécut à Saint-Dizier dans le nord de la Haute-Marne dans une maison situé dans le centre de la rue du Dr Mougeot actuellement et depuis fort longtemps inhabité,une plaque de marbre vous le confirme).