Les yeux de ta mère
Les yeux de ta mère sont pour moi
Comme un livre dont les pages tournent
Au gré d’un vent inlassable.
J’y vois l’amour qu’elle a goûté
L’homme qui fut son mari
Les enfants qu’elle a eus.
J’y vois les joies de la vie
Le merci d’une amie, le sourire d’un élève
La satisfaction du devoir accompli.
J’y vois la droiture d’une existence
L’humilité d’une vie
La grandeur de la femme.
J’y lis les souffrances d’un corps
Les enfantements et les déchirures
Les plaies de l’âme et du cœur.
J’y lis les pertes incommensurables
Le départ de l’aimé
Les deuils trop tôt survenus.
J’y lis les doutes et la résignation,
Les rêves et la fierté,
Les espoirs et la foi.
Et ce regard me donne une force
Dont je me sentais dépourvue.
Ce regard-là, jamais il ne mourra.
Eve NAKACH (in » Coups de coeur « )
Plaisir, 14 décembre 2016